Publier c'est polluer ?
Avec 34 milliards d'équipements électroniques, 1,1 milliards de box ADSL, 10 millions d'antennes relais et 67 millions de serveurs hébergés qui font le cloud aujourd’hui, nous arrivons à 223 Millions de tonnes de CO2. C'est 5 fois le parc automobile Français.
En 2022 selon Internet Live Stat, il y avait quasiment 2 milliards de sites internet et selon le Blog du Modérateur l'écrasante majorité de ces sites était propulsé par le CMS Wordpress (35%), connu pour être un gouffre énergétique quand il est mal configuré (et il l'est souvent).
Pour avoir travaillé dans une autre vie auprès de spécialistes de la communication numérique, l'impact de ces millions de sites Wordpress sur l'environnement est clairement sous-estimé. Il en va de même pour les applications.
Sur les sites comme sur les applications, les prestataires règlent très souvent les problèmes de performance par une augmentation des ressources, augmentant le prix des hébergements (et donc leurs marges).
Le côté pervers de cette stratégie c'est qu'étant donné que la marge sur l'hébergement a une récurrence mensuelle ou annuelle, rares sont ceux qui souhaitent s'intéresser aux optimisations...
Arrêtons de nourrir le monstre
Il faut dire que quand Tim Berners-Lee crée Internet en 1989, il le destine à remplacer les bibliothèques traditionnelles grâce à une petite innovation : Le lien Hypertexte. Mais cette invention géniale ne s'est pas arrêté aux bibliothèques, elle a complètement révolutionné le monde de l'informations jusqu'aux applications informatiques.
Si au début, les pages web contenaient uniquement du texte, petit à petit les sites se sont complexifiés, offrant des interfaces toujours plus riches non seulement pour afficher de l'information mais aussi pour la produire (les CMS tels que Wordpress en sont un exemple).
Au texte à été ajouté des images, puis de l'audio et de la vidéo ainsi que l'interaction avec l'utilisateur via Javascript
. A tel point qu’aujourd’hui, les applications traditionnelles cèdent le pas aux applications développées dans les navigateurs et où la quantité de données échangées passe souvent inaperçue pas, en tout cas en général.
C'est l'autre face d'une même pièce, en même temps que Internet devenais plus mature, nos réseaux sont devenus extrêmement hétérogènes. Si entre un vieux modem et une connexion 3G il y avait peu de différence, la plupart des sites et des applications web sont construites dans un monde idéal où la 5G serait abondante et la connexion permanente. Hors, il n'y a qu'à s'aventurer en campagne ou sur une antenne urbaine saturée pour vite déchanter.
Tout cela nous pousse en tant que dév, à révolutionner la conception des applications et sites web pour être plus efficient et plus résilient. Réduire notre impact écologique passera par une meilleure autonomie des sites et un échange moins verbeux entre l'application et le serveur de cette application.
La prise de conscience collective
Ce que peu de gens savent, c'est que la plus grosse partie de la consommation n'est pas forcément dûe aux datacentres. Nos smartphones, nos tablettes ou encore nos ordinateurs, si ils sont considérés comme un ensemble sont majoritairement responsable de l'impact environnemental de l'IT.
A titre d'exemple, selon l'ARCEP (rapport de 2021), un·e Français·e conserve son smartphone entre 2 et 3 ans. Si on passe sur les effets de mode c'est souvent parce que les smartphones sont devenus trop lents pour être utilisés.
Faire en sorte que nos applications durent dans le temps, et fonctionnent sur de vieux matériels nous permet de réduire l'impact sur le climat.
Je suis dév, que faire ?
Dans le développement informatique, le terme Green IT
tente à regrouper toutes les bonnes pratiques. Il existe de nombreux sites qui traitement du sujet à commencer par le site www.greenit.fr.
Les sites comme www.hellocarbo.com ou Carbone 4 dont fait parti le très médiatique Jean-Marc Jancovici sont même spécialisés dans l'étude de l'empreinte carbone des entreprises. Je retiendrais l'article sur le green IT de HelloCarbo comme introduction au green-it.
En fouillant on trouve même des solutions permettant de guider les développeurs vers des pratiques plus durables. On peut citer ces solutions à inclure directement dans les chaînes CI/CD comme Pagiel de Zenika, EcoSonar d'Accenture ou Heart de FaberNovel
Chez NCI pour ce blog de développement nous avons choisi Eleventy. Il ne va consommer qu'une fraction de ce que consommerais un Wordpress. Pour un blog c'est largement suffisant. Il existe même des tas de tutoriels comme celui-ci pour vous aider à migrer.
Si d'une manière plus générale, vous avez besoin de conseil ou d'accompagnement sur votre démarche Green IT, chez NCI nous serons ravi de vous aider !